Dépression Post Partum

Un site d'aide à la prise en charge de la dépression du post-partum pour les médecins généralistes de la région Rhône-Alpes

Qu'est-ce que la dépression du post-partum ?

La dépression du post-partum est un véritable enjeu de santé publique, étant la complication la plus fréquente de la grossesse et concernant toutes les catégories socio-économiques. Elle touche 10 à 20% des femmes et jusqu’à 35% des parents d’enfants prématurés et des populations précaires. Elle concerne également environ 10% des co-parents. Le risque est majoré chez le deuxième parent (25 à 50%) en cas de dépression chez la mère.


Elle reste cependant sous-diagnostiquée et moins de 20% des dépressions du post-partum diagnostiquées sont prises en charge. Cela s’explique essentiellement par le manque d’informations et par la banalisation des symptômes considérés comme « classiques » durant cette période de péri-natalité (asthénie, troubles du sommeil…). La culpabilité et la peur de la stigmatisation ressenties par les femmes sont également un frein au diagnostic.


La dépression du post-partum est considérée comme précoce si elle survient entre deux et huit semaines après l’accouchement avec un pic autour de six semaines. Elle est considérée comme tardive lorsqu’elle survient après deux mois post-accouchement. En cas d’hospitalisation longue en réanimation et en néonatalogie, la dépression du post-partum peut survenir de façon différée, avec un pic un mois après le retour à domicile.


La dépression du post-partum peut avoir d’importantes répercussions pour la maman comme pour l’enfant


En effet, le 6e rapport de l’Enquête Nationale Confidentielle sur les Morts Maternelles réalisée entre 2013 et 2015 a montré que le suicide représentait la deuxième cause de mortalité maternelle derrière les maladies cardio-vasculaires et restait parmi les causes les plus évitables. 

Le suicide représente environ un décès maternel par mois, soit 13,4% des morts maternelles. La dépression du post-partum est un facteur de risque de mortalité par suicide, multipliant le risque suicidaire par 6. Dans 5% des cas le suicide s’accompagne d’un infanticide.


Un bébé sur 5 est exposé à la dépression de sa mère, entrainant une spirale interactive négative avec des troubles des interactions précoces et de potentielles conséquences négatives à long terme : troubles du développement social, cognitif et émotionnel, troubles psychiatriques à l’adolescence et à l’âge adulte. 

Les conséquences sur le développement du bébé sont retrouvées dans 15% des cas. De nombreuses mères, même souffrant de dépression du post-partum sévère, assurent un maternage ajusté. 

Le risque de récurrence sur la vie entière péri-natale est de 50% en cas d’antécédent de dépression du post-partum.


Il est donc essentiel de dépister la dépression du post-partum via des interventions précoces, notamment en soins primaires.